Résonances au Rayol
Des vibrations subtiles
Petite merveille
Des émotions troubles
L’énergie de l’amour
Comme un vide contenu
Où chaque moment est parfait…
Réminiscences
La chapelle de Vidauban
Par la fenêtre du train
Au sommet de la colline
Les sursauts impromptus de mon cœur d’enfant
Une blessure encore à vif
Attisée par les larmes
Jaillies des torrents de l’Argens
La délivrance lambine
Patience, résilience,
Revisiter encore les lieux témoins de notre amour
Et se glisser dans les interstices du silence
Éblouie par la lumière vive de la bougie
A l’éteindre, voir au sein des ténèbres
Prête à tout surmonter
Tant vibre mon amour
Mon amour est venu tambouriner
A la porte de ta douleur
L’accès s’est verrouillé
Je suis tombée à terre
Dans la nuit noire de l’âme
Nos flammes jumelles se consument
Et s’appellent en silence
A travers la vallée des larmes
Je te vois emporté par une autre
Je lui confie ton enfant intérieur, ses blessures
J’observe l’envol des pies dans le vent
Et je prie pour que nos flammes rayonnent à nouveau
Apprendrons-nous à marcher sur l’eau
A suspendre le temps en silence
Construire un pont de pierre sur le vide pas à pas
Jongler en équilibre sur un fil
Et mêler l’ombre à la lumière
Inventer un langage universel
Que comprendraient les arbres, l’eau et les pierres
Fait de bruissement d’ailes de pies
Du crépitement du feu
Et des vibrations du tambour
Retrouver la lune qui, depuis ton absence
Ne m’apparaît plus
Escalader une échelle infinie
Et Lotus ou Phoenix,
Renaitre de ce chaos de boue et cendres
Un trou dans le cœur, douleur sourde
Comme rançon de l’attachement
Un mantra de guérison qui tourne en boucle
Et des cendres froides d’où l’on espère pouvoir renaître
Envie d’écrire un poème
Dédié à cet homme que j’aime
Malgré moi
J’essaye d’y échapper je crois
Enfin trouver la liberté
Peine éperdue
Depuis notre big bang
L’expansion nous éloigne
Mais toujours aujourd’hui
Comme intrication de nos âmes
En chaque rivière l’Argens
En chaque arbre une sculpture
Et chaque reflet de visage
Un petit territoire de vie
Alors je m’en remets à la vie
L’invisible, l’indicible
Comme une promesse
Ou un testament trahi
Un pèlerinage sur les lieux où nous nous sommes aimés
Cheminement involontaire
Comme un passage obligé
Un processus de guérison
A proximité de Vidauban, la chapelle au sommet de la colline, fière de raviver les mémoires
Et l’Argens qui serpente avec son énergie particulière, chargée de relents d’amour
A la souricière, le même chemin aux chênes majestueux, à la source paisible
Devant le presbytère d’Annecy, le canal vide de troncs fantomatiques
Egarée dans la Valmasque, notre chemin retrouvé
A Solpel, un mariage religieux en la cathédrale, la maison enchantée, et l’autre rivière du bonheur
Et celle de Coaraze avec ses relents de chants Maoris
A l’Estachon, la même forêt de hêtres, la même chambre, le même grand lit où je dors seule
Et notre ammonite venue d’ici qui s’expose là-bas, dans ton lieu de vie
A Saint Cassien, le lac tranquille, le ressac dans cette crique de l’Estérel
Et le sacré au centre Karmapa de Valderoure
La salle d’attente du vétérinaire avec mon chat en fin de vie
Chaque fois cette émotion étrange de revisiter ces lieux, seule
Vide de ton regard parallèle
Comme des prétextes à faire ressurgir une tristesse enfouie
Afin qu’elle s’évacue lentement
Une joie nostalgique
Comme une étoile en buis qui aurait pu être
Au gré de la vie labyrinthe
Mon âme toujours reliée à la tienne
Retournerai-je un jour dans la forêt de notre première fois ?
C’est fait, j’ai rétracté tous les tentacules de lumière que j’envoyais vers toi
Et cette énergie retrouvée a rempli mon réservoir d’amour
Les pies peuvent jacasser à présent, je les écoute avec détachement
J’ai laissé une étoile dans le ciel, qui luit faiblement au loin
Au cas où tu en aurais besoin un jour pour trouver ton chemin...
2017 - Gravure : Julie Milanini
2015
Recours au poème
2017 - Gravure : Julie Milanini